La piété familiale

"Envers les enfants, le soutien apporté par le père est bien plus grand que le Mont Thai Son

"Les sentiments de la mère peuvent être comparés à la Source d'eau qui ne tarit jamais

"Envers les parents, les enfants doivent témoigner d'un respect infini et de soins constants

"Comme le veut la tradition de piété filiale "

CETTE maxime est très connue des Vietnamiens dont la morale confucéenne s'est enracinée dans la vie de tous les jours. Ainsi, les exemples vivants de piété filiale ne manquent pas. Récemment, un rendez-vous particulier a été organisé àHCM-ville par l'Union des Femmes et l'Union de la Jeunesse communiste, à l'occasion duquel 4.900 figures typiques de la ville ont reçu le titre d' "Enfant pieux " . Leurs histoires sont toutes émouvantes. En voici quelques-unes.

* Mlle Chu Thi Tuyet - une "belle-fille " dévouée
Il s'agit plutôt d'une légende, mais de notre temps. Mlle Chu Thi Tuyet, domiciliée dans le 11è arrondissement, vit depuis une trentaine d'années avec la mère de son fiancé tombé au champ d'honneur durant la guerre américaine. Ce dernier est mort, alors qu'elle était encore très jeune. Sa douleur, elle la partage avec la mère solitaire qui serait devenue sa belle-mère sans ce drame. D'une piété filiale de nature, elle a décidé de rester célibataire toute sa vie, afin de pouvoir réserver tout son temps libre à soigner la mère sans appui. "Dans la vie, on a besoin de partager non seulement le manger et l'habillement, mais encore la compassion et l'affection, ce qui est conforme aux principes moraux humains " , souligne- t-elle simplement.

Grâce au dévouement de sa "belle-fille " de soixante ans, Trinh Thi Han âgée de 90 ans, a pu affronter la vie. En 1995, la vieille dame s'est vu décerner par l'Etat le titre de "Mère -Héroïne " .

Ngo Nguyet Quy : un coeur gros comme ça
Quy, sourd-muet de naissance, est âgé de 40 ans. Il est l'unique bâton de vieillesse de Mme Cao Tu, 75 ans. Orphelin de père à l'âge d'un an, le petit handicapé survivait misérablement à l 'ombre de l'affection infinie de sa mère déshéritée. A l'âge scolaire, il est envoyé à l'école des sourds-muets, mais décide peu de temps après de revenir chez lui, pour travailler et soigner sa mère. Avec une vieille bicyclette, il sillonne les rues de la ville chaque jour, afin de vendre des ballons et avoir de quoi nourrir sa mère et lui.

Au quartier 2, dans l'arrondissement 11 de Ho Chi Minh Ville, tout le monde le connaît pour son courage, son amour envers sa mère, et son bon coeur envers les voisins. "Je suis contente de mon fils infortuné dont la conduite ne m'attriste jamais " , déclare Mme Cao Tu.

A 10 ans, il nourrit toute sa famille
C'est Nguyen Van Tam, habitant la commune Pham Van Coi, dans le district suburbain Cu Chi. En le voyant avec sa taille petite, sa mine effacée, son caractère timide, il est difficile d'imaginer qu'il est le soutien d'une famille de cinq personnes. Le malheur est arrivé il y a six ans, quand sa mère est morte de maladie, et que son père s'est remarié peu après. Le fardeau familial est retombé sur les épaules d'un garçon de dix ans: une grand-mère maternelle et trois jeunes frères à nourrir. Il doit abandonner ses études et travailler de gauche à droite, toujours dans de petits emplois provisoires. Sa fierté est que ses trois frères vont à l'école. Et son désir est d'avoir toujours plus de besognes afin de pouvoir stabiliser la vie de toute sa famille.